Etude contextuelle
Le projet Nova Terra « Economie circulaire pour un développement territorial soutenable » est une démarche expérimentale d’accompagnement de mutation vers une économie circulaire d’un territoire composé de 30 communes situées dans la partie Sud du massif du Luberon et le long de la Durance.
L’ambition de la démarche, à l’horizon 2025 – 2030, est d’instaurer de nouvelles dynamiques territoriales de coopération entre les acteurs économiques, élus et citoyens et permettre ainsi un changement de paradigme économique conduisant à la création de richesses, de valeurs, d’emplois pérennes et non délocalisables.
Aux vues des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux attendus par la mise en place d’un modèle d’économie circulaire sur le territoire, le CBE Sud Luberon (CBE SL) s’est entouré de partenaires : l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie), la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Département du Vaucluse, intéressés par ce projet territorial.
Il s’agit pour le CBE de mettre au centre du dialogue territorial le sens du développement économique et social de proximité en lien avec les entreprises, collectivités et citoyens du territoire avec le souci de la préservation de nos richesses naturelles et environnementales.
Les enjeux de l’économie circulaire au regard du territoire
L’économie circulaire induit des changements profonds dans le fonctionnement de l’économie traditionnelle dans les modes de production, le comportement des consommateurs, les modes de consommation, l’offre de biens et de services et les relations entre les acteurs économiques. C’est un modèle économique qui s’inscrit dans une logique de proximité géographique. Ainsi le projet Nova Terra doit permettre de développer un territoire durable et résilient en s’appuyant sur la mobilisation de tous les acteurs du territoire (économiques, sociaux, institutionnels), leurs coopérations renforcées et les initiatives locales.
Pour cela le CBE s’est donné pour mission, notamment, de favoriser la mise en relation des acteurs du territoire. En effet dès 2013, dans son activité quotidienne d’accompagnement des entreprises de l’économie classique et de l’économie sociale et solidaire, le CBE a remarqué que :
- Les entreprises du territoire ont besoin de se connaître entre elles afin de tisser des liens, de travailler ensemble, de générer du chiffre d’affaire local et de favoriser l’émergence d’initiatives collectives (écologie industrielle & territoriale, commandes/achats groupés, mutualisation de biens, de services, de compétences etc…).
- Il y a un intérêt pour la coopération inter-entreprises, notamment celles de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire), afin de partager les stratégies de développement de façon à mieux s’adapter aux besoins du territoire.
Contexte territorial
Le territoire
Le territoire Sud Luberon / Val de Durance est constitué de 30 communes pour 85 000 habitants, avec Pertuis et ses 20 000 habitants comme ville centre.
Le découpage territorial s’organise autour de la barrière naturelle qu’est la Durance, qui délimite la frontière entre les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Avec l’apparition de la métropole d’Aix-Marseille Provence et la promulgation de la loi NOTRE (Nouvelle Organisation Territoriale de la REpublique) le 07 août 2015, le découpage administratif est quant à lui en constante évolution.
Le territoire est contrasté avec une zone péri-urbaine (Val de Durance, 8 communes) à la périphérie d’Aix-en-Provence, et une zone rurale en piémont du Luberon (Sud Luberon, 22 communes) composée de villages isolés. Pertuis est au centre de cet espace, à la fois ville porte du Parc Naturel Régional du Luberon (PNR du Luberon) et ville frontière de la métropole. Cette position particulière lui confère la mission de créer un équilibre entre les activités économiques d’une part et la préservation de la richesse naturelle du PNR d’autre part.
Il y a un fort dynamisme démographie (solde migratoire annuel entre +0,25 % et +2 %) et les communes du Val de Durance constituent une zone tampon avec le PNR du Luberon. Il y a donc un enjeu majeur d’urbanisation raisonnée, et de préservation des trames écologiques et des terres agricoles.
Figure n°1 : Répartition de la population par secteur géographique en Sud Luberon et Val de Durance (Données INSEE, RGP 2013)
Le tissu économique
Il se compose de 12 497 entreprises (Données INSEE 2016), réparties de la manière suivante sur le territoire :
Les entreprises appartiennent majoritairement au secteur tertiaire, ce qui est sûrement la conséquence d’une résidentialisation constante du territoire. Ce sont principalement de petites structures employant moins de 20 salariés et 70 % d’entre elles n’en ont aucun.
C’est une zone d’emploi diversifiée et attractive : la création d’entreprises est soutenue avec + 24 % de création entre 2010 et 2014 (CBE SL, 2015). Le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) de Cadarache constitue le premier employeur de la zone, ce qui tend à se renforcer avec l’arrivée du projet ITER et ses 2 000 emplois directs et 10 000 indirects. Le territoire appartient à la zone d’emploi de l’agglomération d’Aix-en-Provence ce qui fait que beaucoup d’actifs du territoire font une trentaine de kilomètres pour aller travailler. Cela souligne le caractère résidentiel du territoire et l’intérêt de d’implanter des activités économiques non délocalisables et faisant vivre le territoire.
Du point de vue de l’économie circulaire, cette configuration du tissu économique territorial (faible industrialisation et forte tertiarisation) suppose l’existence de gisement de ressources dans les déchets issus des services et de la consommation de biens. Elle oriente la réflexion sur la gestion des ressources davantage vers l’aval du cycle de vie des produits (allongement de la durée de vie, recyclage) et sur les circuits courts. Cette réflexion est également applicable au secteur agricole, qui voit se développer de plus en plus les circuits-courts et la gestion de ses déchets (plastiques notamment).
La mise en place récente du Pôle Territorial de Compétitivité Economique (PTCE) « Matières et couleurs du Luberon » qui cherche à développer la filière des couleurs naturelles, montre la volonté des acteurs du territoire de développer l’artisanat et l’industrie local en lien avec la vocation agricole du territoire.
